Je suis arrivée alors que la nuit commençait à tomber : il n'est que 21 heure et le soleil se couche déjà, je me sens déjà un peu en hiver ! Le temps était nuageux mais les couleurs du soleil se reflétaient tout de même sur la mer, c'était plutôt canon. J'ai réussi à repérer approximativement l'endroit où je vais vivre : au milieu de la zone illuminée, entre la mer et le grand lac. Welcome home !
Premier jour à l'Université de Tallinn. L'université est composée de cinq bâtiments, appelés chacun par un mot latin : Terra, Silva, Mare, Ursa et Nova. J'ai été agréablement surprise de découvrir que, pour la première fois, je vais étudier dans un établissement moderne, lumineux, agréable et super bien équipé !
Pour mon cours de dessin et peinture, j'étudie à Räägu 49, c'est à 3 tram stop de chez moi, vers le sud-ouest de la ville. Ce n'est pas bien loin, mais pourtant le paysage change totalement. Du presque-centre-ville, je me retrouve dans la presque-campagne. Les maisons sont cubiques, en bois peint en jaune pâle et vert d'eau. Dans les jardins, les pommiers croulent littéralement sous le poids des fruits. Sur 1/4 d'heure de marche, je croise peu de gens, il s'agit vraiment d'une zone résidentielle, drôle de situation pour une université ! Arrivée à la fac, je suis un peu déçue de voir que le lieu n'est pas aussi merveilleux que le campus principal, ça ressemble étrangement aux couloirs glauques de Paris 3, à la cafétéria personne ne parle anglais et commander un café est compliqué... Heureusement il ne s'agit que d'une fois par semaine. Là haut, une petite surprise m'attend : « Tere ! » : la prof nous salue en Estonien... et démarre la présentation de son cours dans la même langue ! J'ai donc eu la chance d'assister pendant 2 heures au monologue d'une femme, qui a l'air très gentille et bienveillante, certes, mais en estonien tout de même. Grâce à ma voisine qui m'a traduit les infos importantes, la prof qui a quelques fois répété en anglais, les diapos sur lesquels elle s'est appuyée, et les mots que j'ai réussi à capter (car bizarrement certains mots ressemblent au français mais pas du tout à l'anglais), j'ai très approximativement réussi à suivre ce cours, et surtout pensé très fort dans ma tête qu'il va s'agir par la suite d'un cours pratique, où la prof ne veut pas qu'on lui explique ce que l'on créé, seulement qu'on lui montre ! (enfin un cours de techniques artistiques et pas d'art contemporain appliqué !!!)
Pour les étrangers, "Virginie" semble toujours aussi compliqué à comprendre et prononcer pour les étrangers, pourtant il y a l'État de Virginie, Virginia Woolf ou l'Odocoileus virginianus cariacou !

Faire les courses. C'est sans doute une des activités les plus banales, mais très vite j'ai trouvé un problème majeur : la barrière de la langue ! Choisir des légumes est simple, en connaître le prix au kilo l'est moins. En effet, comme dans n'importe quel supermarché, les étiquettes sont mélangées et pas forcément sous le bon produit ! J'ai été obligée de demander de l'aide à une autre cliente pour trouver le beurre, qui apparemment s'appelle või. Très vite j'ai compris qu'il ne servait à rien de chercher des aliments particulier, car les produits ne sont pas les mêmes qu'en France !





Contrairement à Paris, Tallinn, ses piétons et automobilistes sont civilisés. Les voitures roulent très vite, mais s'arrêtent systématiquement pour laisser passer les piétons, qui eux, attendent toujours très patiemment leur tour pour traverser. Les feux rouges sont longs pour les piétons, mais munis d'un compte à rebours pour rendre la chose supportable aux plus impatients (comme moi). Les feux verts par contre sont courts : 35 secondes, pas une de plus, et le feu clignote avant la fin pour empêcher les plus téméraires de s'aventurer au milieu de la route !